14 Mars 2004 MUGRON. Créé en 1994, le site touristique associe un moulin à eau à un élevage de cerfs et de biches.
Le Moulin de Poyaller fête ses dix ans, Isabelle Disquay
Aujourd’hui dimanche, le Moulin de Poyaller, situé à Mugron, ouvre gratuitement ses portes aux visiteurs de 14 h à 19 h. Ses concepteurs Jean-Charles et Martine Birembaut donneront ainsi le coup d’envoi de leur saison d’activités mais surtout, ils souffleront les dix bougies de leur installation au cœur de la campagne chalossaise.
C’est en effet en avril 1994, que ce couple issu du nord de la France a créé ce site touristique entièrement dédié à la nature.
Dans un espace privilégié, avec une petite rivière qui coule en sous-bois, il présente la particularité de réunir plusieurs attractions : un moulin vieux de plus de 400 ans qui, après trente ans de silence, s’est remis à tourner grâce à la passion communicative de Martine et un parc animalier de cerfs, biches, wallabies, cerfs sikas nains, chèvres naines et ânes.
On peut notamment y admirer l’unique spécimen de cerf blanc présent en France, issu du parc de la Cour Royale de Copenhague. et ses huit faons blancs nés d’un croisement avec des biches.
Guidés par le couple de propriétaires, les visiteurs pourront remonter le cours des âges à travers l’histoire de la meunerie en Chalosse et comprendre le cycle d’évolution des animaux qui peuplent le domaine.
Le moulin de Poyaller, ouvert du 14 mars au 11 novembre.
Illustration : Cervidés. Cerfs, biches, faons peuplent notamment le domaine dans un espace naturel privilégié.
23 Août 2004 Le cerf était en blanc, Hélène Duvigneau
FAUNE INSOLITE. Le Moulin de Poyaller abrite depuis deux ans un cerf blanc originaire du Danemark. Récit d’une rencontre avec un spécimen rare.
Dans un petit bois blotti au creux d’une vallée de Chalosse, il y avait un cerf blanc. Un cerf de deux ans, même pas albinos, qui offre au public un regard bien bleu. Son pelage oscille entre le blanc et l’écru en été, et se met au gris en hiver. Pour le reste, rien ne le différencie de son compagnon de fortune, le cerf Elaphe, hormis ses origines mystérieuses.
Même son propriétaire Jean-Charles Birembaut ignore pourquoi un tel cerf de couleur blanche existe. Alors il fait des hypothèses. Le fruit d’une « mutation génétique » résultat d’un mimétisme avec la neige, comme son cousin le renard des neiges ? Ou bien le descendant d’un cerf blanc originaire de Perse et qui aurait pratiquement disparu ? Les questions restent en suspens. Le mystère entier.
« Le parcours de mon cerf est assez curieux. C’est un éleveur danois qui a acheté une biche brune au Parc de la Cour Royale de Copenhague. A la mise bas, il a récupéré un petit faon blanc. Or le Parc est l’un des rares en Europe à posséder des spécimens blancs, avec un autre en Tchéquie ». Alors prière à ceux qui auraient vu filer des cerfs blancs ailleurs que dans les dessins animés de se faire connaître.
« Je pressentais son existence sans en avoir jamais vu. A la Fédération Nationale de la Chasse, on m’a dit avoir appris l’existence de cerfs blancs dans un château tchèque ». Depuis, Jean-Charles avoue s’être davantage consacré à l’entretien de son parc de 13 ha et à ses 60 cerfs et biches qu’à la recherche d’informations sur son nouvel hôte. Mais il s’est promis de se plonger dans les archives dès l’hiver.
Petits blancs. Depuis deux ans, ils sont seize petits faons mâles et femelles à avoir grossi le troupeau des blancs. « On attendait une descendance à 50 % blanche, mais cette année, on en a eu bien plus. ». Pourtant, certains faons blancs ne seront pas protégés par leur couleur, et connaîtront la même destinée que leurs collègues d’élevage. Même si le Moulin n’a pas vocation à faire de l’élevage.
Ingénieur agricole de formation, Jean-Charles a monté sa petite entreprise seul avec son épouse. « Quand on a vu le site, on a eu envie de s’y installer et de le faire vivre. On ne voulait pas d’animaux de ferme, prétextes à l’amusement des enfants. Pour nous, le cerf présentait un cycle intéressant, avec la chute des bois, la naissance des faons et la période de rut ». Outre les cerfs, le moulin compte aussi des daims, des wallabies et des sikas, cerfs très petits originaires du Japon. Certes, ils n’ont ni les yeux bridés ni la peau jaune, mais n’en sont pas moins des animaux remarquables.
Moulin de Poyaller, Mugron. Visites tous les jours de 11 h 00 à 19 h 30. Tarifs : 2 à 5 euros. Possibilité de restauration. Renseignements : 05.58.97.95.72
Illustration : Un regard placide qui cache une certaine agressivité en période de rut (Photo Guillaume Bonnaud )
9 Mai 2005 AUTOMOBILE Week-end en Chalosse pour des voitures d’un autre temps.
Vers un passé pas si lointain
Tout était réuni en ce 1er mai ensoleillé à Mugron pour effectuer un pas en arrière vers un passé encore très proche. En effet, l’association de l’Age d’or de Pau, amoureuse de voitures anciennes, a sillonné la Chalosse avec une visite au moulin de Poyaller.
Le bol d’air pour l’Age d’or a été de bon augure, au long de la rivière alimentant le moulin à eau. Parmi les cerfs sikas japonais, le cerf blanc danois et ses descendants naturalisés français, un regard sur le visage furtif du wallaby australien sortant de la poche de sa maman nous plongeait dans le célèbre feuilleton de notre enfance, « Skippy ».
Puis ce fut le moulin, entraîné par la force hydraulique, et les astucieux mécanismes utilisés il y a encore peu de temps pour fabriquer la farine. En ce jour de fête du Travail, il ne restait plus qu’à assortir le moyen de locomotion à cet environnement.
Place donc au défilé de ces voitures d’une autre époque, tout aussi belles les unes que les autres, manœuvrées par d’éternels jeunes. Des instants à ne pas oublier…
Illustration : Les Voitures quittant le Moulin de Poyaller
9 Août 2005 LOISIRS. II fait chaud. Il fait sec. Cet été, le bonheur est près du ruisseau
Ils vous proposent du frais…, E.M
Offrir à découvrir le sud de l’Aquitaine en suivant les cours d’eau, c’est l’idée de saison qu’ont eu les Birembaut
«De l’eau !» hurle quelqu’un, là, derrière, dans la rue. Il n’est pas assoiffé, ne vend pas de maïs. Non, Il a seulement chaud, voilà tout. Il en bout. Et pour ses deux journées de repos à venir, il rêve d’eau et d’air, de balades champêtres…
Aquitaine, « terre d’eau », dit l’étymologiste.. Certes, mais l’aquaphile en a marre de la plage. « II est frais, mon torrent », scande le montagnard. Oui, mais notre aquaphile est malade en voiture. Et la campagne, alors ? Un lieu vert, ombragé où Dame phréatique se la jouerait profuse entre les fleurs des champs ? Où il ferait si frais farnienter ou s’instruire sur les trésors locaux ? Bastâ ! C’est emballé demain sera rural ou bien ne sera pas. Ne reste à l’aquaphile qu’à trouver son bonheur au milieu, par exemple, des trente sites d’H20, des Landes au Béarn en passant par Biarritz.
Cest quoi H2O ?
C’est quoi ça, H2O, à part bien sûr le symbole chimigue de l’eau ? A première vue, il s’agit d’une carte plutôt facile à dénicher, dans les Offîces de tourisme et commerces du coin. En s’y penchant de près, on y trouve des « pattes» et des « gouttes d’eau ». Autant de hiéroglyphes pour indiquer qu’ici, du côté d’Itxassou, on peut faire du rafting (gouttes d’eau…). Et que là, à Arzacq, on peut voir des castors (pattes…). Et qu’à Magesq, c’est fou, mais 120 races de poules et autres gallinacées sont à découvrir au conservatoire avicole de Puyobrau (re-pattes). Après, bien sûr, une balade en kayak à Gamarde-les-Bains, du côté de Mu-gron(re-gouttes)…
Un coup d’œil sur la carte pour choisir un des sites présentés au verso et l’aquaphile échaudé peut donc courir vers «la fraîche », avec l’itinéraire. Et se distraire «rural» grâce à cette idée simple au mérite certain : démontrer qu’eh bien si, les campagnes de Navarre, de Chalosse ou de Soûle, ont aussi des loisirs à proposer l’été. Avec des vrais morceaux de fraîcheur dedans.
«L’ours» assure la visite
La Chalosse, c’est dans cette région des Landes que se trouve le moulin de Poyaller, à deux pas de Mugron et peu après Hagetmau si on arrive de Pau. C’est là qu’il y a douze ans, Martine et Jean-Charles Birembaut, originaires du Nord, se sont arrimés pour de bon au Sud-Ouest. Ce sont eux qui ont créé le label H20, il y à quatre ans, « pour se faire connaître du public en s’associant a d’autres sites déjà plus connus».
De l’eau, chez eux, il n’en manque jamais. On peut même louer une barque pour se promener sur le kilomètre de rivière du site. la source de Peyradère qui l’abreuve ne tarit en effet jamais. Et il y en a même carrément trop, de l’eau, chaque année, au moment des inondations. D’où le moulin à grain construit là au Moyen-Âge, rénové depuis grâce au couple et accessible au public. Martine y moud toujours sa farine. Cela fait partie de la visite qu’elle assure elle-même, avec une invraisemblable énergie. Et un sens inné de l’improvisation qui vaut le détour et l’amènera toujours à parler d’un peu de tout au-delà du moulin, d’écologie et d’alimentation, notamment.
L’autre originalité de cet îlot de verdure et de fraîcheur, ce sont les « bêtes » de Jean-Charles. Qui, ceci dit en passant, se décrit lui-même comme un « ours ». Vous êtes prévenus. A découvrir avec lui, ses wallabies (des cousins du kangourou, plus petits), ses cerfs et ses bi-ches, ses ânes… Et sa fierté, son cerf blanc. Pas albinos, non. Vraiment blanc. C’est génétique, paraît-il. Et surtout particulièrement rare. Celui de Jean-Charles a cinq .ans, un paquet de rejetons avec lui dans l’enclos, et un pedigree qui en jette puisqu’il lui vient de la Cour royale de Copenhague, au Danemark. L’homme est intarissable sur ses bêtes, c’est la deuxième partie de la visite guidée avec le moulin, pour une durée totale d’environ 1 h 30.
Ce que l’on vient chercher ici, c’est d’abord la proximité et la chaleur de ce couple un peu hors norme, si visiblement heureux de vous faire partager le coup de foudre qu’ils ont eu pour ces treize hectares de chênes, d’aulnes, d’eau et de vielles pierres.
C’est aussi, dans le parc animalier, l’occasion de tout savoir sur les animaux de Monsieur, avec des révélations fracassantes sur les mœurs du cerf en rut et le sort peu enviable des « mères-pluriporteuses » wallabies. On n’en dira pas plus, sinon qu’il s’agit là d’un paradis qu’ils ont créé eux-mêmes, leur petite entreprise, après le chômage et les difficultés économiques dont ils ne parleront que s’ils en ont envie. Avec chaleur, au frais.
Illustration : Fraîcheur et détente assurées au parc animalier du Moulin de Poyaller, paradis des créateurs d’H2O, Jean-Charles et Martine Birembaut (Photos Marc Zirneld)