Le parc animalier du Moulin organise une journée portes ouvertes ce dimanche de 14 h à 19 h.

25 Mars 2006 Poyaller sort de l’hiver, Maurice Hennebicq

Pour son 10e anniversaire, le parc animalier débute la saison par une journée portes ouvertes dimanche, de 14 h à 19 h. Certes, la nature s’éveille à peine et, à la suite d’un hiver rigoureux pour la région, elle a un mois de retard. Mais, très vite, l’on va retrouver l’éclat des mimosas, les primevères vont tapisser le bord des fossés et les jonquilles fleurissent déjà.

Les animaux veulent également quitter l’hiver. Les jeunes wallabies sortent la tête des poches des mamans. Des chevreaux sont nés. Côté biches, daines et ânesses, les ventres grossissent lentement mais il faudra attendre la fin du printemps pour les premières naissances. Quant au moulin à eau, il continue à transmettre un héritage riche d’enseignements divers pour toutes générations. Fête du pain. C’est aussi ça la vocation des propriétaires, transmettre à ceux qui leur rendent visite un mélange de patrimoine et de découverte.
La prochaine animation aura lieu lors de la Fête du pain, entre le 10 et le 16 mai. Lors de cette semaine « Au four et au moulin », chaque personne visitant le moulin pourra se rendre dans une boulangerie Blanchard de Mugron, partenaire de l’opération, y découvrir le four et apprendre à fabriquer le pain ou le pastis landais. Le boulanger lui remettra un petit cadeau.

Illustration : une famille wallaby

Le moulin de Poyaller met le pain à l’honneur en partenariat avec une boulangerie locale du 10
au 16 mai.

8 Mai 2006 Au four et au moulin, Maurice Hennebicq

Le moulin de Poyaller du 10 au 16 mai participe à la semaine Au four et au moulin inscrite dans le cadre national de la fête du pain et qui se termine le jour de la Saint-Honoré, fête des boulangers.
A cette occasion, le moulin de Poyaller, la boulangerie Blanchard, et Marcel, propriétaire discret d’un four à pain s’associent pour mettre à l’honneur le pain, mais aussi une partie plus étendue du processus qui permet de passer du grain au pain. Un cheminement riche de souvenirs d’antan qui nous mène d’abord au moulin à eau puis au four à pain.
Dans le fournil. Du 10 au 16 mai, au moulin de Poyaller, ouvert tous les jours de 14h à 19h, seront organisées deux visites guidées, vers 14h30 – 15h, puis vers 16h30 – 17h. On pourra suivre la transformation du grain en farine, élément indispensable à la fabrication du pain, qui fait partie de l’histoire et de la vie quotidienne des Français et admirer le fonctionnement du moulin actionné par l’énergie naturelle qu’est l’eau de la rivière. Mais aussi, déguster le millas ou acheter de la farine de maïs. Le thème de l’action 2006 étant « la tartine », les propriétaires disposant de tout sur place, ils nous proposeront de déguster la terrine de cerf sur un délicieux pain de campagne.
Les 10,11,12,13 et 16 mai, chaque personne venant au moulin pourra se rendre ensuite, à 17h, à la boulangerie Blanchard de Mugron pour y découvrir le fournil. Le boulanger expliquera le fonctionnement des fours ainsi que sa façon de fabriquer le pain et le pastis landais, ce délicieux gâteau traditionnel de notre région, fabriqué jadis pour les fêtes, à partir d’une recette particulière. On y retrouve encore maintenant le même parfum caractéristique. Dimanche 14 et lundi 15 mai, Marcel fera découvrir le four à pain traditionnel et son utilisation dans les campagnes, à une époque encore très proche de la nôtre. Le dimanche, il fabriquera du pastis landais qu’il sera possible de déguster et d’acheter.

Illustration : Marcel et Martine Birembaut (du moulin de Poyaller) devant le four traditionnel

Voila treize ans que m. et mme birembaut ont quitte le nord de la france pour entamer une reconversion. pris de coup de foudre pour un moulin des landes, ils ont fait le pari de le restaurer et de creer autour de leur propriete un havre de paix et de serenite. kangourous et cerfs blancs, entre autres, attirent chaque année pres de 10000 visiteurs.

LE MOULIN DE POYALLER
Un coin de paradis au cœur de l’Aquitaine. Propos recueillis par Renaud de Montbron

La Propriété Privée Rurale: Vous avez donc quitté votre Nord natal pour une nouvelle vie. Pourquoi un changement si radical?

Martine Birembaut : Nous connaissions les Landes et le Sud-Ouest depuis plus de dix ans. Chaque année, nous prenions quelques jours de vacances dans la région. La qualité de vie nous a véritablement séduits et nous nous sommes, mon mari et moi, lancé un défi : le premier qui trouve un poste «descend» dans la région et l’autre suit ! J’étais auparavant cadre dans une banque et mon mari ingénieur agricole. La recherche était difficile et il n’était pas vraiment question d’accepter n’importe quoi ! Puis nous avons vu ce moulin qui était à vendre. Ce fut un coup de foudre immédiat, tant pour le bâtiment lui-même que pour l’environnement. C’était en 1992, date à laquelle l’immobilier était «au creux de la vague». Nous avons donc franchi le pas, vendu notre maison de Lille et acheté ce Moulin !

La PPR : Vous aviez déjà une idée de son amé-nagement et de son projet touristique?

M. B. : Non ! Nous avons réfléchi à bon nombre de projets et celui sur lequel nous nous sommes arrêtés ne s’est pas fait en un jour. Nous avons même pensé à un élevage d’escargots! Nous avons fini par nous arrêter sur les cerfs. Mais le projet a rencontré de nombreux barrages avant de voir le jour. Il faut d’abord passer une capacité pour avoir le droit de détenir et élever ce type d’animaux. Nous avons donc constitué un dossier qui a été examiné devant une commission. Il a fallu pas moins de deux ans avant que le projet ne se concrétise ! Croyez-moi, il faut vraiment s’armer de courage voire d’acharnement pour monter cette affaire ! Ajouté aux lourdeurs administratives, notre projet était considéré comme trop innovant pour l’époque. Et dans notre lancée, des kangourous, des ânes, un cerf blanc, (très rare sur le territoire français) ont rejoint les premiers animaux…

La PPR: Comment était le moulin à votre arrivée? Avez-vous engagé de lourds travaux?

M. B. : Le moulin ne fonctionnait plus depuis 1967. Nous avons restauré l’ensemble, la roue, la meule, le plancher à l’ancienne. Nous avons tenu à respecter l’esprit du lieu en le valorisant par son histoire. Préserver l’authenticité a été pour nous une priorité. Je me considère d’ailleurs comme une meunière ! Mon mari a, quant à lui, façonné les parcs alentours, aménagé les étangs. Ces travaux ont été véritablement colossaux ! La propriétaire précédente n’avait pas entretenu l’ensemble depuis vingt-cinq ans ! Imaginez la taille des ronciers qui nous ont accueillis ! Et la rivière permet aujourd’hui, à qui le souhaite, de se balader en barque au travers des sous-bois.

La PPR: Avez-vous été aidés par des amis, les pouvoirs publics, des associations?

M. B. : Non! Nous avons tout fait seuls et continuons à le faire. Nous entretenons les 13 hectares, nous soignons, nous nourrissons les animaux, nous assurons les visites. .. Nous ne bénéficions d’aucune aide extérieure et seule notre passion nous permet de tenir debout ! Nous gagnons raisonnablement notre vie grâce à notre activité, mais si nous n’étions pas amoureux de l’endroit nous n’aurions pas l’énergie de nous battre pour le faire vivre.

La PPR: Vous commercialisez également les produits régionaux issus de votre propriété?

M. B. : Les animaux que nous élevons, également pour leur viande, sont élevés et abattus dans de bonnes conditions. Il nous semble plus important de nous préoccuper des conditions de vie d’un animal quand on le sait destiné à la nourriture humaine plutôt qu’au simple fait qu’il puisse être abattu.
C’est d’ailleurs pour veiller à l’absence de stress qui le fait libérer des toxines dans les muscles que nous sommes autorisés à abattre l’animal sur place dans des conditions où il n’a pas le temps de ressentir le moindre stress. Ainsi, la viande produite est tendre, savoureuse et n’a pas du tout le goût de gibier comme lorsqu’elle vient d’animal chassé. Mais nous vendons également le maïs du moulin, la farine de maïs, le millas (gâteau traditionnel à base de farine de maïs), le vin de Tursan, cuvée du Moulin de Poyaller et des cartes postales…

La PPR: Avez-vous des projets? Vos enfants veulent-ils plus tard reprendre l’entreprise familiale?

M. B. : Nous avons toujours des projets ! Nous souhaitions dernièrement introduire quelques oiseaux d’agrément, mais la grippe aviaire a retardé notre initiative. Nous aurions souhaité également aménager une terrasse pour permettre aux touristes qui nous rendent visite de s’installer et de profiter de l’endroit en buvant un verre. Nous avons envisagé également d’installer une centrale hydroélectrique. Mais le devis d’environ 53000 euros nous a fait reculer. .. Quant à mes enfants, ils ne sont pas associés à notre entreprise et ne souhaitent pas le faire pour l’instant. Ils sont jeunes et voyagent au gré de leur carrière professionnelle ! Et qui sait où nous serons dans dix ans ? Nous nous gardons bien de faire des projets à trop long terme ! Tant que notre passion nous porte, nous continuerons ! Et les remerciements que nous recevons chaque jour sont les meilleurs encouragements ! Il serait bien difficile d’ailleurs pour nous de retourner dans le milieu professionnel comme salarié ! Ici nous sommes libres et notre travail est sans cesse gratifié… Ce qui est rarement le cas en entreprise !

LA LÉGENDE DE POYALLER , un pacte avec le diable

M. de Bénac, seigneur de Poyaller ne vivait que pour la guerre. Quand celle-ci fut finie, il s’adonna au jeu. Très vite, sa fortune s’en alla. Pour la refaire, il se maria sans pour autant renoncer au jeu. Il perdit ainsi sa dernière pièce de terre. Triste, il alla trouver un homme connu pour ses talents de sorcier. M. de Bénac lui demanda de lui faire rencontrer le diable. Après avoir préparé un bouillon, il envoya le seigneur de Poyaller au carrefour du Mus ; là, il devra tracer un cercle par terre. Il s’exécuta et, dans un coup de foudre, apparaît un homme noir. Le seigneur, frissonnant, lui demande de l’argent en échange duquel il s’engage: « Moi, Bénac, seigneur de Poyaller me donne corps et âme au diable, à condition qu’il me donne de l’argent à volonté. » II s’ensuivit une période mêlée de faste et de mélancolie pendant laquelle le seigneur gagnait beaucoup d’argent. Jusqu’au jour où la guerre, opposant l’Europe au peuple turc secoua son âme de guerrier et il s’en alla. Ne laissant aucune nouvelle M. de Bénac fut un jour porté disparu. Sept ans de deuil s’écoulèrent, pendant lesquels la jeune dame ne cessa de pleurer. Un jour, pourtant, elle accepta de se remarier. Cependant, le seigneur, prisonnier, avait échappé à la mort. Un soir, l’homme noir, celui-là même qui lui avait dérobé son âme, arriva vers lui. Il lui proposa de le ramener à Poyaller sur son dos afin d’éviter le remariage de sa femme. Le seigneur accepta et arriva à Poyaller le lendemain. Il demanda à parler à la dame de Poyaller, prétextant qu’il lui donnerait des nouvelles de son mari. Tous s’en moquèrent, mais la jeune dame voulut l’écouter. Ce qu’elle fit, sans le reconnaître. Ce n’est que quand il siffla son chien et interpella son cheval que ceux-ci réagirent immédiatement, entraînant avec eux la jeune dame. Elle lui proposa à manger, mais il ne voulut manger que des noix dont il jeta les coquilles au chien. Celui-ci, furieux, bondit et perça le mur de la tour et s’enfuit. Le chien était le diable et son dépit était extrême. Le trou qu’il perça existe encore; personne ne put le fermer. M. de Bénac se convertit et fit construire la chapelle de Poyaller à l’endroit même où son chien et son cheval l’avaient reconnu.

Hymne à l’amour au cœur de la Chalosse, le brame du cerf est aussi un fascinant spectacle
à découvrir.

29 Septembre 2006 Brame au moulin, Maurice Hennebicq

Le Moulin de Poyaller organise, pour la neuvième année consécutive, une animation « spéciale
brame du cerf », couplée depuis 2004 à la Semaine nationale du goût, le tout donnant une quinzaine « brame et goût », du 1er au 15 octobre, étendue au 22 octobre pour cause de décalage de la Semaine du goût.
A cette période, le cerf se métamorphose en un animal autoritaire, possessif, capable de s’attaquer à quiconque représente à ses yeux un quelconque rival.
Le moulin de Poyaller propose de venir écouter le chant d’amour des cerfs et particulièrement de deux cerfs blancs. Le premier, âgé de 6 ans, sera entouré de cinq biches brunes; le deuxiè-me, âgé de 3 ans, entouré de dix biches blanches, constituera la harde blanche. Un troisième cerf, de couleur brune, âgé de 14 ans, aura également cinq biches brunes à séduire.
Un cri d’amour. Le cerf émet ce bruit impressionnant, qui retentit à des kilomètres à la ronde et fait de lui un animal redouté par tous autant que toutes, entre la fin août et la mi-novembre. Le brame est généralement entendu en France à partir de la mi-septembre, apparaissant un peu plus tard au sud, alors que la longueur du jour diminue moins vite. L’heure d’apparition de la nuit est, en effet, un élément déterminant dans le déclenchement du brame. Cri du cœur, cri d’amour, cri de détresse; censé réveiller et accélérer les chaleurs des biches quand elles sont éphémères au point de ne durer que de courtes périodes de dix-huit heures espacées de trois semaines, le brame est aussi un cri de guerre, censé éloigner et impressionner les éventuels prétendants approchant de la harde.
Quand il est domestiqué, le cerf en rut est très dangereux pour l’homme dont il n’a pas peur et qui, pour lui, est un rival essentiel. En moyenne, cette période pendant laquelle le cerf dépense sans compter ne dure pas plus d’un mois. Plus il avance vers la fin octobre, plus il est fatigué. Il a vécu d’amour et d’eau fraîche, toujours sur ses gardes, pour tenir éloignés les rivaux et a perdu beaucoup de poids. Son temps de gloire passé, il est grand temps pour lui de se reposer. C’est ainsi qu’il pourra, encore plus fort et plus vigoureux, défendre son trône pour s’affirmer comme le seul seigneur et maître.
Le programme. Tous les jours du 15 au 22 octobre, de 14 h 30 à 18 h 30, visite des cerfs et du moulin. Dégustation de terrines de cerf cuites à la plancha. Dégustation d’autres produits locaux traditionnels. Les dimanches 8 et 15, visites à 10 heures, 14 h 30 et 16 h 30. Le midi, vous pourrez réserver le repas du brame du cerf (19 €, visite comprise).

Illustration : le cerf blanc et sa harde

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